Cabinet de podologie à Rouen
Laura MAURETTE
La posturologie
La posturologie
La posturologie est l’étude du système de régulation de la posture, de sa stabilité et de son orientation. Le système postural, pour permettre à l’homme de se situer dans son environnement gravitaire fait appel à l’œil, l’oreille interne, la mandibule, au pied, à la proprioception et à la viscéroception.
Cette « science de la stabilisation » permet donc d’étudier et de traiter les mauvaises positions du corps responsables de problèmes chroniques (entorses à répétition, lombalgies récurrentes, instabilités diverses, tendinopathies…).
Dès qu’il y a déséquilibre postural, il y a apparition de troubles avec intégration d’un nouveau schéma corporel que l’organisme va intégrer et considérer comme étant le bon, celui-ci fonctionnera dans son déséquilibre et ne pourra pas se rééquilibrer seul.
En conséquence, le rôle du posturopodiste sera de reprogrammer l’ensemble du système postural par une des entrées de ce système qu’est le pied en utilisant des semelles de posture.
La posturologie est pluridisciplinaire.
Question ?
Qu’est-ce-qu’un syndrome de déficience posturale (S.D.P.) ?
Réponse !
Le Syndrome de Déficience Posturale (S.D.P.) ou maladie du Système Postural d’Aplomb a été décrit par Martins Da Cuhna en 1979. Ce syndrome est consécutif à une altération de l’équilibre tonique et postural.
La pathologie posturale survient lorsque les centres de régulation (centres intégrateurs du système nerveux central) ne parviennent plus à réaliser une synthèse congruente des informations reçues par les différents capteurs.
Le S.D.P. se caractérise par un tableau fait de symptômes et de signes stabilométriques et cliniques :
- Le patient se plaint d’avoir du mal à se tenir debout : soit il titube, soit il souffre dans cette posture.
- L’enregistrement stabilométrique confirme que ses performances se situent en dehors des limites de la normalité (le contrôle des oscillations posturales est anormal).
- L’examen clinique révèle une asymétrie anormale de son tonus postural (la régulation de son activité tonique est anormale).
- Il existe un quatrième critère, indispensable au diagnostic, qui distingue nettement la démarche du posturologue de la démarche classique. La manipulation d’une ou plusieurs entrées du système modifie immédiatement certains signes d’asymétrie, avant de faire disparaître à terme les symptômes du syndrome.
Le Syndrome de Dysfonction Proprioceptive et la dyslexie
La proprioception = le sens de l’adaptation.
Plus qu’un 6ème sens, la sensibilité proprioceptive pourrait être un sens premier indispensable à l’émergence de la conscience de soi en tant qu’être capable d’action J.-P. et Roll.
L’enfant se base sur ses habitudes motrices, ses automatismes inscrits : l’automatisme, c’est le proprioceptif (Pr Jacques Paillard, CNRS).
Quand ce sens donne des informations erronées, apparaît un ensemble de signes cliniques qui aboutit à un tableau de Syndrome de Dysfonction Proprioceptive ou Syndrome de Dysperception Proprioceptive (SDP).
Un praticien ne peut envisager un SDP que s’il trouve des atteintes, à des degrés divers selon les patients, dans les trois domaines où intervient la proprioception : la régulation du tonus postural, la localisation spatiale sensorielle et la perception multisensorielle.
Un enfant dyslexique présente un « trouble de l’apprentissage de la lecture survenant en dépit d’une intelligence normale, de l’absence de troubles sensoriels ou neurologiques, d’une instruction scolaire adéquate, et d’opportunités socioculturelles suffisantes ». Il s’agit donc bien d’une difficulté d’apprentissage de la lecture qui n’est due ni à un défaut d’intelligence ou à de la paresse, ni à une inaptitude de l’enseignant ou des programmes pédagogiques.
L’origine exacte de la dyslexie est inconnue et les tenants de telle ou telle théorie s’affrontent parfois violemment. Le traitement proprioceptif se positionne comme un complément de la prise en charge orthophonique et des aides pédagogiques. Il se situe en amont : « il met l’enfant sur les rails et l’orthophonie le pousse ».
La dyslexie s’accompagne parfois d’autres troubles :
– Difficulté de mise en place du langage : dysphasie.
– Trouble de la programmation et de la réalisation du geste : dyspraxie (avec une écriture difficile : dysgraphie).
– Trouble de l’orthographe : dysorthographie.
– Trouble du calcul : dyscalculie.
– Troubles de la concentration et de l’attention : pseudo-hyperactivité.
Le traitement proprioceptif est mieux évalué dans la dyslexie. Il a un intérêt manifeste dans la dyspraxie et les troubles de l’attention. Ces derniers étant très souvent liés à des troubles du sommeil paradoxal secondaires à une proprioception anormale de la langue.
La posturologie de l'enfant
Dès sa naissance, l’être humain entame un apprentissage de la station verticale, une acquisition et une optimisation de son répertoire moteur et de ses différentes tactiques, qui ne seront matures que vers l’âge de 13 à 15 ans.
L’enfance est la période d’acquisition et de maturation de notre système postural d’aplomb durant laquelle l’enfant est particulièrement sensible aux perturbations internes ou externes.
Par ailleurs, on n’aborde pas le traitement postural de l’enfant comme on aborde celui de l’adulte. En effet, si l’enfant est plus malléable et tolérant aux traitements posturaux, ces traitements devront être mis en place selon des critères de hiérarchisation spécifiques à certains stades de l’évolution ontogénétique.
Principales pathologies de l’enfant nécessitant un traitement postural pluridisciplinaire :
- Plagiocéphalie.
- Torticolis congénital.
- Troubles de l’apprentissage et de la coordination.
- Dyslexies, dyspraxies,
- Troubles de la ventilation.
- Troubles de la marche.
- Scolioses et attitudes scoliotiques.
Maladresse, vertiges, troubles de l’attention, chutes répétées…
La posturologie dans le sport
Pour schématiser, les capteurs posturaux fonctionnent comme deux plateaux d’une balance.
A partir d’un certain seuil de déséquilibre des capteurs posturaux (asynchronisme), le tonus musculaire devient asymétrique.
Toute asymétrie tonique génère une perte de la performance et un risque de blessure.
Le bilan postural renseigne l’entraineur et le préparateur physique :
- Des différents risques et de l’origine des blessures.
- De l’origine d’une grande part des pertes de performance.
- Des actions possibles pour potentialiser la performance par traitement sur les capteurs posturaux.
Le posturologue met en place une stratégie de traitement postural en relation avec le ou les capteur(s) incriminé(s) dans le déséquilibre tonique associée à une rééducation adaptée.
Une posture n’est pas acquise à vie, ce qui implique une surveillance régulière des sportifs.
Exemples de déséquilibre posturaux en posturologie du sport :
- Trouble de la convergence qui perturbe le temps de réaction, la précision du geste et le placement du corps.
- Malocclusion dentaire induisant des asymétries toniques et une perte de la performance.
- Déséquilibre du bassin empêchant l’athlète d’effectuer une flexion économique, souple, fluide, dans un bon timing.
La posturologie de la personne âgée
Le suivi du vieillissement de l’ensemble des capteurs, œil, pied, oreille et de la capacité du système postural à en intégrer les données, permet au praticien d’améliorer les performances de la personne âgée et d’en prévenir la chute.
Pour bien vieillir, et maintenir une qualité de vie optimale pour nos dernières années, il faut s’y préparer le plus tôt possible, en essayant d’entretenir le fonctionnement de nos différents systèmes de régulation.
Ces mesures de prévention doivent être personnalisées.
Dans la mesure du possible, conserver une activité physique modérée et régulière permet de limiter les effets de la dégradation du contrôle postural.